L’AMH en question

Remettre l’AMH à sa juste place

L’AMH ou Hormone Anti-Müllerienne, fait partie des hormones dosées au cours du bilan de fertilité en vue de la programmation d’une Assistance Médicale à la Procréation.

Que doit-on retenir de l’intérêt du dosage de cette hormone ? Comment interpréter son résultat ? Un taux bas peut inquiéter à tort, et l’annonce est reçue parfois comme une condamnation à l’infertilité pour les femmes.

Or il n’a pas été démontré de lien direct entre la fertilité et le taux d’AMH.

Histoire de l’AMH

La dénomination de cette hormone a pour origine son action au cours du développement embryonnaire entre 8 et 10 semaines : elle intervient chez l’embryon masculin pour faire régresser les canaux de Müller, structures à l’origine de l’utérus et des trompes de l’embryon féminin.

Chez la femme, l’AMH est sécrétée après la naissance dans les ovaires, plus précisément dans les follicules en croissance (appelés follicules pré-antraux et antraux). Son taux sérique diminue avec l’âge.

Controverses

Cette hormone est aujourd’hui considérée de façon excessive comme un marqueur de la réserve ovarienne. En réalité, son utilité est de permettre une estimation de la réponse à la stimulation ovarienne en PMA.

L’exploration de base de la réserve ovarienne est l’échographie pelvienne qui permet le Compte des Follicules Antraux qui contiennent les ovocytes ( CFA ). Voir aussi À propos de la réserve ovarienne

Ce qui interroge est que l’AMH est considérée discriminante sur une population infertile, alors qu’elle ne l’est pas sur une population fertile: cette hormone dosée chez des femmes normalement fertiles présente de grandes variations et peut être basse également. Les médecins de la reproduction conviennent qu’il n’y a pas d’explication à ce constat.

De plus le fait que ce soit un marqueur du succès de la FIV est controversé.

Variabilité

A noter que le taux d’AMH baisse en cas de carence en vitamine D et de consommation de tabac et en cas de prise prolongée de contraceptifs oraux. Après contraception orale, dans les premiers mois qui suivent, le taux peut être bas et remonter.

L’évaluation de la réserve ovarienne se fait idéalement à partir de l’ensemble des critères :

  • L’âge
  • L’échographie pour le compte des follicules ou CFA
  • Les dosages hormonaux: Œstradiol, FSH et AMH.

L’AMH est un critère parmi d’autres. A 30 ans, si son taux est bas mais la réserve ovarienne normale, on ne devrait pas tenir compte de l’AMH.

Il se peut que dans quelques temps, l’AMH soit oubliée et remplacée par un autre marqueur plus spécifique de la fertilité.