Stress et fertilité

« Les hommes, dit le petit prince, ils s’enfournent dans les rapides, mais ils ne savent plus ce qu’ils cherchent. Alors ils s’agitent et tournent en rond… »          Antoine de Saint-Exupéry

Des liens entre stress et fertilité

« Pourquoi une grossesse tarde t’elle à arriver? »

Une période de stress aigu ou chronique est l’une des réponses possibles cette question.
Et si les premiers examens ont montré que rien ne s’oppose à une grossesse sur un plan médical, c’est sans doute alors une des raisons principales.

La part de responsabilité des facteurs de stress sur notre fertilité est encore controversée alors que l’impact du stress sur notre santé, nos réponses immunitaires, notre équilibre hormonal, notre fonction cardio-vasculaire, est maintenant démontré.

Le stress, d’un point de vue biologique, est la réponse de l’organisme à toute sollicitation extérieure, c’est une réaction d’adaptation du corps pour maintenir l’équilibre de l’état intérieur.

En présence d’un facteur de stress aigu, les processus physiologiques répondent à une urgence de survie de l’individu, en privilégiant le cerveau, le cœur, les muscles; et les fonctions moins vitales comme celle de la reproduction sont mises au repos.

En cas de  stress chronique, les capacités de l’organisme peuvent être débordées et le système de régulation devient inefficace. L’organisme est en permanence activé, il rentre dans une phase d’épuisement.

Ce que nous constatons

Chacun de nous a pu expérimenter que le stress altère notre activité sexuelle.stress-zebre

Les femmes vivent régulièrement des modifications de leurs cycles lors d’un grand changement (déménagement, voyage, travail) ou lors d’événements forts sur le plan émotionnel: deuils, inquiétudes pour la santé d’un proche.

Lorsqu’une femme est soumise à un grand stress ponctuel ou à une période prolongée de stress, son système hormonal peut se dérégler au point que l’ovulation n’arrive pas, ou qu’elle survienne de manière aléatoire.

Le stress en période d’ovulation réduit de 45% les chances de concevoir un enfant. C’est le résultat d’une étude publiée dans la revue scientifique Annals of Epidemiology en 2016.

Au décours des prises en charge par PMA, les biologistes de la reproduction ont observé une diminution statistique de la qualité du sperme prélevé par l’homme le jour de la ponction ovocytaire de sa femme, directement attribuée au stress de cette situation particulière.

Un stress violent peut provoquer un arrêt de la production de spermatozoïdes. Cette fonction reprendra ses droits à la levée de la cause de stress.

Comment cela fonctionne t’il ?

L’une des réponses du corps au stress est un spasme de la paroi des vaisseaux capillaires qui irriguent les ovaires, la paroi de l’utérus, les testicules.
Ainsi l’apport en hormones véhiculées par le sang est réduit et altère les fonctions de maturation des ovocytes, d’ovulation, de nidation chez la femme, et la spermatogenèse chez l’homme.

Le stress diminue la mobilité des trompes, ce qui perturbe le transport de l’ovule et des spermatozoïdes.

Les origines du stress

Elles peuvent être événementielles, comme celles énumérées précédemment, et elles sont facilement identifiables.

Des stress chroniques, liées à des peurs plus ou moins conscientes, dont les origines sont liées à un événement émotionnellement difficile vécu dans notre enfance ou adolescence, ou transmis sur un plan transgénérationnel, sont aussi à prendre en compte. (voir aussi Epigénétique)

Happy father and daughter having fun together, family time concept

Il peut être intéressant de se poser la question des peurs qui nous habitent : si je me représente enceinte, accoucher, ou si j‘imagine ma femme enceinte ou accoucher, si je me vois élever un enfant?

Les réponses que nous nous donnons révèlent parfois des pistes à explorer, afin d’apaiser ses peurs avec une aide appropriée. L’objectif sera alors de lever des barrières à l’origine des tensions au sein de nos cellules, de nos tissus, de nos vaisseaux s’opposant à un fonctionnement naturel du processus de procréation.

Des solutions…

Les périodes de grands stress (professionnel, familial, deuil …) ne favorisent pas l’arrivée d’une grossesse. Il peut être nécessaire de se donner du temps, en tous cas de ne pas s’inquiéter qu’une grossesse tarde à arriver en de telles circonstances.

Réapprendre à prendre soin de soi, à écouter ses besoins, est essentiel. Un soutien extérieur peut être nécessaire quand ces notions sont devenues si étrangères à soi.

Retrouver le plaisir des loisirs, des sports favoris ….Prendre soin de son corps, se faire masser… reprendre une pratique artistique…

S’initier à la méditation, au yoga, au qi gong…ou toute autre activité qui nous tente…

Ne stressons pas de nos stress! Gardons en mémoire qu’il ne sera pas obligatoirement nécessaire d’avoir tout réglé pour que l’enfant arrive. Des facteurs de stress se présentent à nous de façon récurrente.

Écouter ses propres besoins, se donner du temps pour soi,
aidera  à réguler les réactions de son corps face aux facteurs de stress.
Un temps essentiel qui favorisera l’arrivée d’un enfant.

savoir se détendre

Pour en savoir plus :

Le livre « Donner la vie, science et magie » consacre un long chapitre à ce sujet Donner la vie, science et magie

  1. Quand le stress empêche de tomber enceinte
  2. Le mécanisme physiologique du stress 
  3. The impact of periconceptional maternal stress on fecundability Shekufe Akhter, Michele Marcus, Rich A. Kerber, Maiying Kong, Kira C. Taylor – Annals of Epidemiology, August 21, 2016
  4. The effect of stress on the semen quality Med Pr. 2010;61(6):607-13. Jurewicz J1, Hanke W, Sobala W, Merecz D, Radwan M.